Souvenirs, souvenirs...

A l'occasion d'une question sur les forums sur les stages de soins infirmiers en P2, je copie-colle mon message en y ajoutant des détails, si ça intéresse les jeunes recrues ;-)

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Mon stage d'initiation aux soins inf en P2 était en chirurgie digestive.

Très intéressant à beaucoup de points de vue, mais inégal selon les jours, très fatigant (lever 5h30... arrivée 7h, départ 14h, ce qui m'a confirmé que "les trois 8", très peu pour moi !).

Les IDE et AS étaient super gentilles en hospit, m'encourageaient, me disaient "reste comme tu es" (je peux vous dire qu'elles ont failli me faire pleurer en me disant ça le dernier jour autour du gâteau !), la cadre infirmière avait rajouté une note personnelle à ma validation de stage ("étudiante motivée, proche des patients", un truc comme ça de mémoire)... Bref, c'était super pour cette partie-là !! J'ai fait des prises de sang, dextro, préparé des poches, prise de tension artérielle... Pas de pansement, car c'était sophistiqué, avec les stomies et tout. 

Je suivais aussi une élève infirmière de 2ème année avec qui je m'entendais bien et que j'ai d'ailleurs revue alors qu'elle allait finir ses études, on devait aller boire un verre ensemble mais j'ai perdu son numéro de téléphone, pffff :-(

Je me suis piquée 2 fois, avec des aiguilles STERILES heureusement !!! Mais avec une grosse pompeuse, je peux vous dire que c'était une boucherie ! Et avec un dextro... j'ai mis l'aiguille à l'envers et c'est moi qui me suis fait le dextro... La honte !

C'est là aussi que j'ai appris à ECOUTER les patients. J'avais le temps à l'époque.

Je me rappelle de 4 patients. Les "3 drôles de dames", qui avaient sympathisé. Une dame avec une pancréatite aiguë très très grave mais que le grand professeur de chirurgie avait réussi à sauver, mais qui avait des poches de partout. Une dame avec un cancer de l'estomac (seule fois où j'ai lavé un bassin plein de caca bizarre et où j'ai failli vomir, ce qui m'a conforté dans le fait que je n'étais pas faite pour ce genre de métier vu mon réflexe nauséeux de compétition...). Je leur faisais souvent la conversation à toutes les deux. Je leur tenais compagnie pendant leur déjeûner. Une dame avec une polykystose hépato-rénale, double greffée, qui allait très bien. Et un vieux monsieur de 96 ans, cancer du rectum, véritable obsédé sexuel, qui soulevait sa blouse d'hôpital, en nous disant qu'il avait mal "là". Je crois même qu'on lui a trouvé une syphillis, ce qui collait avec ses troubles du comportement. Je me rappelle qu'il avait été envoyé en réa grâce à une infirmière qui lui avait mis genre 10 fois la dose d'insuline requise... Mais il avait bien récupéré de son coma hypoglycémique et était revenu encore plus en forme que jamais pour nous montrer son zizi.

Puis j'ai voulu changer, voir quelques opérations. L'anesthésiste m'a expliqué pas mal de choses, il était très gentil, j'ai vu des belles chirurgies, longues, mais j'avais appréciées (colectomie totale de 6h où j'ai tenu le choc debout sur un escabeau au dessus de la chirurgienne et j'avais embrayé sur une oesophagectomie + gastroplastie avec un chirurgien extra qui me montrait tout !!!). C'était l'époque où j'aimais bien la chir ^_^

Puis ce fut la catastrophe, car j'ai voulu voir la réanimation digestive, à prédominance réa hépatique car il y avait des transplantations hépatiques. Et là, l'équipe a été exécrable. J'ai tenu une semaine, grâce à la kiné que je suivais pour échapper aux remarques méchantes des IDE et AS (qui étaient à leur décharge mises sous pression... mais merde, j'y étais pour rien !!!). Pis la réa en P2, c'est trop sophistiqué, on pige rien. Quoique, en fin de P2, mon stage de sémiologie était en réa neuro. J'avais a-d-o-r-é !!! C'est ce stage qui m'a donné envie de faire de la neurologie d'ailleurs...

J'ai supplié en larmes la cadre d'hospit de me reprendre en salle jusqu'à la fin du stage, et bien sûr, elle a accepté gentiment. Mais la fin a été un peu longue et du coup j'étais soulagée que ça se termine.