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Le Journal d'une Externe
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Le Journal d'une Externe
20 octobre 2008

S.U.

Matin

Ma patiente qui devait sortir dégrade à nouveau son rein (donc nouvelle perfusion pour stimuler ce fainéant), crépite toujours et surtout descend à 8g/dl d'hémoglobine ! Elle devait sortir demain, perdu... Et elle est bonne pour une transfusion en plus !

L'adénosine désaminase ne sera pas dosée dans le liquide pleural, snif... La patiente se dégrade un peu chaque jour... Mais allez soigner un patient quand on ne sait pas quoi soigner. A 95 ans, on ne peut pas se permettre de bombarder de traitement un patient, contrairement à ce bon vieux Dr House... A suivre...

Des nouvelles de la patiente atteinte d'un lymphome agressif. Déjà j'ai sauté au plafond quand j'ai vu qu'elle avait 52000 globules blancs ! Caaaalme, ce ne sont que les facteurs de croissance qu'on lui a donné, ouf ! Mais par contre, elle a pris 10 kg d'oedèmes depuis vendredi !! Aucun argument pour accuser son coeur. Le principal suspect est le rein. Bilan prévu : écho coeur, protéinurie des 24h (que j'abrège dans mes fiches Pu24h), albuminémie et protidémie. Mais le problème de la Pu24h, c'est qu'elle nécessite la coopération de la patiente. Allez demandez à une démente de garder ses urines pendant 24h... Bref, les médecins ont demandé aux infirmières de lui poser une sonde urinaire. Ni une, ni deux, sans demander à mes co-externes (bouuuuh je suis méchante), j'ai sauté sur les infirmières : "Je peux poser la sonde, s'il vous plaaaaaaaaaaaaaaait ?!!!!"

Après-midi (au lieu d'aller en cours, j'étais pas motivée...)

J'ai expliqué à la patiente pourquoi on allait lui poser une sonde urinaire... Bon comme une conne, j'ai oublié qu'elle était démente et qu'elle allait justement oublié mes explications... Puis j'ai préparé avec l'infimière le plateau et je suis allée avec elle dans la chambre.

Soudain, toc toc à la porte. Mes 2 co-externes se pointent : "On peut regarder ?" Euh, ben... ça dépend de la patiente. En gentille démente, elle accepte : "Mon corps est à vous !!!!!!!!!!" Euh, oui enfin un peu à vous aussi, hein !

Bref, je suis les instructions de l'infirmière. On a beau avoir vu des poses de SU, tant qu'on ne le fait pas soi-même, on ne retient pas la séquence des gestes à adopter... Au moment de mettre mes gants stériles, l'infirmière me dit : "Tiens, ça se voit que tu as appris à mettre des gants en chirurgie !" Ah ? C'est bon signe ou pas ? ^_^ Puis je prépare ma seringue, ma compresse avec le gel, sors la sonde, la raccorde... Et voila, il n'y a plus qu'à poser ! Je ne pensais pas que ça serait "si simple" ! Bon, avec un homme, ça aurait été plus difficile évidemment...

A la fin, la patiente me re re redemande pourquoi on doit poser cette sonde... "Je suis un cobaye !!!!" Bon c'est sûr que la pose de SU avec des spectateurs, ça fait un peu penser à ça, mais nooooooooooon !! Est-ce que j'irai poser des SU par pur plaisir, hein ! Mais là, oui j'ai allié intérêt du patient ET formation d'externe, que demander de mieux !

Je n'aurai les résultats de la Pu24 que la semaine prochaine puisque je ne fais que lundi et mardi cette semaine. Affaire à suivre, mais je le sens moyen ce probable syndrome néphrotique en contexte onco...


Ensuite, je suis allée voir une entrante. Démente + mutique + infection urinaire + risque de globe + fracture de la cheville + escarre au talon de l'autre côté + deshydratation + bruixisme... rien que ça pour une seule personne.


Question pour les (millions d') externes qui me lisent : vous êtes interne de 1er semestre

1) quelle est la définition du syndrome néphrotique ?

2) quelle(s) complication(s) aiguë(s) redoutez-vous dans un SN majeur avec albuminémie < 10 g/l et comment la(les) prévenez-vous ?

Aller, à vos neurones ! ;-) Même si vous ne connaissez pas bien le SN, ça se déduit de la physiopath !

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